Il est difficile d’étudier la langue française en profondeur en Croatie, car en dehors des cours à l’école ou à l’université, il n’y a presque aucun moyen de pratiquer l’expression et la traduction. Des projets comme celui-ci, où l’on entre en contact direct avec des locuteurs natifs, sont très importants pour les jeunes traducteurs. Les 10 locuteurs natifs de l’atelier se sont montrés extrêmement ouverts et bienveillants avec nous. Ceux d’entre nous pour qui le français est la deuxième ou troisième langue étrangère ont donc eu une opportunité incroyable de pratiquer avec eux. Pour cela, je leur en suis reconnaissant.
Pendant ces dix jours, nous avons découvert le monde du journalisme, pratiquant avec eux la traduction simultanée ou consécutive. Avec mes deux coéquipiers, Yann et Jana, nous avons choisi un sujet actuel et intéressant (la fuite des cerveaux de Mostar), élaboré un plan, contacté et mené quatre entretiens et rédigé un reportage écrit. Avec Jana, j’ai pratiqué l’interprétation consécutive pour pouvoir traduire les interviews à Yann. Cela s’est avéré utile, non seulement parce que l’interprétation consécutive est une compétence extrêmement exigeante mentalement, mais aussi parce que cela nous a permis de ne jamais exclure notre collègue français des échanges et de la recherche. Dans l’ensemble, j’ai le sentiment d’avoir beaucoup appris et affiné certaines compétences et je suis reconnaissant envers mon équipe.
Le temps passé sur le terrain comportait aussi de nombreux moments plus informels. En plus de visiter la magnifique ville de Mostar, j’ai rencontré des gens vraiment formidables, dont beaucoup resteront des amis. Passer une semaine dans un environnement positif, rempli de jeunes passionnés et prometteurs est un privilège que j’ai appris à ne pas tenir pour acquis. Je suis heureux d’avoir vécu cette expérience et je m’en souviendrai toute ma vie.