L’aventure bosnienne a officiellement commencé dimanche 1er mars mais cela faisait déjà plusieurs semaines qu’Amina, Žana et moi travaillions de concert à la réalisation de notre projet.
Les filles étaient plutôt sceptiques au départ : “Est-ce vraiment une bonne idée de se concentrer sur la jeunesse ?” pensaient-elles. Mais très vite elles se sont montrées intéressées et entreprenantes. Les idées de contacts à interviewer, de personnes à appeler, d’individus à interroger ont fusé.
Les propositions et les discussions autour du sujet de notre reportage pour savoir par exemple comment l’affiner ou qui interviewer ont parfois été un peu longues à expliquer et à développer mais elles ont toujours étaient nécessaires. Il fallait que l’on soit tous les trois sur la même longueur d’ondes pour pouvoir construire un reportage logique et intéressant.
Les premières visioconférences ont permis à notre groupe de vraiment se connaître et surtout d’avancer plus efficacement sur le projet. La distribution des rôles et des actions à effectuer avant la rencontre s’est faite toute seule et Žana comme Amina ont tout de suite eu des personnes à contacter.
Coronavirus oblige, j’ai dû éviter l’Italie et échanger le bus que j’avais réservé contre un avion pour rejoindre Banja Luka où je suis arrivé en fin d’après-midi le dimanche 1er mars.
La semaine s’est bien déroulée. Notre trinôme, comme je m’en doutais, a très bien fonctionné. La journée, Amina et Žana m’apprenaient les codes bosniens, comme le retard qui est très mal vu ou le fait de manger simplement quand on a faim et non pas à des horaires définis, tout en nous rendant à nos interviews.
Les soirs, le programme était différent mais tout aussi agréable : elles m’apprenaient plutôt à danser et à chanter et me faisaient goûter l’eau-de-vie locale, le rakija.
Les entrevues se sont bien déroulées, Amina et Žana s’entraidaient pour la traduction. Elles n’hésitaient pas non plus à m’expliquer une idée que je n’aurais pas comprise ou à poser elles-mêmes des questions complémentaires à nos interlocuteurs.
Pour la dernière partie, celle de la transcription puis de l’écriture, nous avons travaillé chacun de notre côté tout en restant constamment en contact pour s’assurer de ne rien déformer, de ne rien oublier et d’être au plus proche de la réalité de notre sujet.
Si je devais résumer ce projet en quelques mots, je choisirais cohésion, ouverture d’esprit et patience.
La cohésion parce qu’il faut savoir construire une relation de groupe positive pour pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles.
L’ouverture d’esprit parce qu’en étant dans un pays étranger avec des mœurs parfois différentes, il faut savoir s’adapter et avoir envie de connaître l’autre et sa culture sans jugement et sans idées préconçues.
Enfin la patience parce qu’il faut réussir en peu de temps à cohabiter et à travailler avec des personnes, françaises ou pas, qui n’ont pas forcément les mêmes habitudes ni les mêmes modes de vie que soi et réussir à passer outre pour se concentrer sur l’essentiel : un projet de partage et de découverte autour du journalisme et de l’interprétariat.