Deux ans d’injustices pour les proches de David Dragičević

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L’affaire David Dragičević commence le 18 mars 2018 à Banja Luka, la ville la plus importante de la République serbe de Bosnie-Herzégovine. Ce matin-là, le père d’un étudiant de 21 ans constate que son fils n’est pas rentré. Après six jours de recherches, le corps du jeune homme réapparaît sans vie dans le lit d’un ruisseau, en plein centre-ville. Deux ans après les faits, la famille réclame toujours une enquête sur les circonstances très suspectes de sa mort.

Par Serge Hastom et Ema Sar

C’est l’histoire d’un jeune homme apparemment sans histoires et de ses proches qu’un deuil impossible épuise. David Dragičević étudiait l’informatique, “vivait pour la musique”, jouait au football. Il était le fils modèle d’une famille modeste des hauteurs de Banja Luka, ville principale de la République serbe de Bosnie-Herzégovine. Il avait 21 ans lorsque son corps a été retrouvé sans vie à l’embouchure d’un ruisseau en plein cœur de sa ville, après six jours de recherches.

À Banja Luka, son décès est à l’origine de l’un des plus intenses mouvements de contestation qui a traversé le pays ces dernières années. Durant des mois sur la place Krajina, le combat de ses proches qui réclamaient justice pour David (“Pravda za Davida”) a uni une grande partie de la société civile sans distinction communautaire. Une cohésion rare et significative pour la société bosnienne, durablement traumatisée par la récente guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) entre ses trois composantes ethniques. Le mouvement a troublé de façon exceptionnelle l’ordre de ce pays sclérosé par la corruption et les intérêts de pouvoir.

Une première conférence de presse organisée par les services de police avait d’abord cherché à salir la réputation du jeune homme. À la suite d’une tournée des bars de la ville, drogué, David Dragičević aurait cambriolé une maison avant de tomber accidentellement du haut d’un pont. Après quatre mois de mobilisation et les prémices d’une contre-enquête menée par la famille, le parquet de Banja Luka reconnaît du bout des lèvres que “sa mort n’est pas accidentelle”. Malgré ce rétropédalage, la conclusion d’un possible homicide n’a débouché sur aucune investigation.

Dans le même temps, la répression qui s’est abattue sur le mouvement Pravda za Davida a conduit plusieurs de ses membres devant le tribunal. À certains d’entre eux, il est simplement reproché d’avoir crié “justice” dans un lieu public. Ces poursuites sans bases juridiques font partie des discriminations et intimidations qu’un grand nombre de personnes impliquées dans le mouvement déclare avoir subi.

Victime de pressions, arrêté plusieurs fois, inquiété par la justice, Davor Dragičević, le père de la victime, a lui-même dû s’exiler à Vienne il y a un an. D’autres parmi ses proches poursuivent le combat depuis Banja Luka, dans cette ville où leur détermination lutte contre l’oubli et la résignation.

Voici leurs témoignages.

Sofija Grmuša, voisine et amie de la famille Dragičević

Sofija Grmuša était la voisine de la famille Dragičević. Ici, devant  la maison abandonnée de la famille de David. (Photo : Serge Hastom)

Je ne suis pas très bien. C’est un café de flics ici…” Sofija Grmuša fume clope sur clope depuis une demi-heure. Ses paupières se baissent et ses yeux balaient la salle à la fin de chaque phrase. À quelques mètres, deux hommes en uniforme sont attablés autour d’une rakija, l’eau-de-vie locale. “On ne pouvait pas plus mal choisir”, sourit-elle.

La jeune femme a été la voisine des Dragičević pendant dix ans. “La dernière fois que j’ai vu David, c’était quelques semaines avant qu’il ne disparaisse. Il m’avait demandé de créer un logo pour sa page internet”. L’étudiant gagnait un peu d’argent de poche en réparant des ordinateurs ou en réalisant des dreadlocks pour des amis. Sur le logo qu’elle a terminé après sa mort, Sofija Grmuša a représenté ses dreadlocks mélangées à l’univers. “Derrière ce sont des galaxies, l’autre côté de la vie…” Sa gorge se serre. “Il avait seize ans sur la photo.”

L’illustration créée par Sofija Grmuša est devenue l’un des emblèmes du mouvement Justice pour David – (Photo : Sofija Grmuša)

Le portable de Sofija Grmusa regorge d’images du garçon disparu que son pouce balaie. “Il y a 40 000 photos et vidéos, le temps que je trouve…” Son regard en accroche certaines, son esprit se perd et puis : “Voilà.” Sur celle-ci, David tient une banderole avec d’autres jeunes hommes. “C’était en 2016. Il demandait justice pour deux autres jeunes, morts dans des circonstances suspectes” lâche-t-elle amère, “Maintenant c’est nous qui défilons pour lui”.

David Dragičević (deuxième depuis la gauche) manifeste après les morts non élucidées de Nikola Durovic, 21 ans et Jovan Arbutina, 19 ans, en avril 2016. (Photo : anonyme)

Sofija Grumsa porte ce message de justice sur le revers de ses vestes décorées de pin’s “Pravda za Davida” et sur le groupe Facebook du mouvement qu’elle alimente chaque jour. Elle habite toujours la même maison perchée au-dessus de la ville, à quelques mètres de celle abandonnée par Davor Dragičević. Sur le parterre à côté de la porte : la photo de David, un cœur et un poing levé.

“Le meurtre de David a marqué la ville d’une empreinte indélébile. Depuis tout est noir et triste. Il n’y a rien qui me retient ici, juste le combat pour la justice.”

Sofija Grmuša, voisine et amie de la famille Dragičević

C’est le mémorial qui était installé sur la place Krajina où se déroulaient les manifestations. On a été obligé de le retirer. Même les cœurs dessinés sur la rive à l’endroit où le corps a été retrouvé ont été nettoyés” soupire-t-elle.

Traverser Banja Luka aux côtés de Sofija Grmuša, c’est sentir partout la présence du jeune homme et mesurer le poids de sa disparition pour ceux qui l’ont connu. “Le meurtre de David a marqué la ville d’une empreinte indélébile. Depuis tout est noir et triste. Il n’y a rien qui me retient ici, juste le combat pour la justice” explique-t-elle.

Emilija Zebić, meilleure amie de David Dragičević

Les quatre dreadlocks d’Emilija Zebić ont été faites par David Dragičević, son meilleur ami. L’une d’elle est formée d’un mélange de leurs cheveux. (Photo : Serge Hastom)

J’ai grandi avec David dans le même immeuble. Mon père et sa mère étaient à l’école primaire ensemble. Et nous, nous étions meilleurs amis”. Emilija Zebić en est à son troisième café et à sa cinquième cigarette. De larges cernes ceignent ses yeux clairs. “David était parti vivre deux ans à Laktaši (à une vingtaine de kilomètres de Banja Luka) mais quand il est revenu, c’était comme si on ne s’était jamais quitté. On se disait tout” raconte la serveuse de 22 ans, vive et spontanée.

Si David Dragičević avait eu des soucis dans les mois qui ont précédé sa mort, c’est à elle qu’il aurait pu se confier. “S’il ne m’a rien dit à moi, il n’a rien dit à personne” affirme-t-elle, catégorique.

Et David ne lui a rien dit. Le soir de la disparition, les deux amis s’étaient entendus pour se retrouver peut-être au cours de la soirée. “On avait nos habitudes dans quelques bars : au Downtown tenu par l’oncle de David, au café Meta, à la Fabrique…” raconte Emilija. Des habitudes qui correspondent à l’itinéraire supposé du jeune homme la nuit du 17 au 18 mars 2018.

“S’il ne m’a rien dit à moi, il n’a rien dit à personne.”

Emilija Zebić, meilleure amie de David Dragičević

Finalement on ne s’est pas vus. David rentrait souvent assez tôt et moi je me suis couchée vers six heures du matin. À quinze heures le 18 mars, ma mère m’a réveillée. Deux amis de David étaient là.” Les deux amis espèrent trouver chez elle “Đakac”, le surnom de David. Il n’est pas rentré chez son père et celui-ci a lancé les recherches.

À 17 heures j’ai appelé la police pour demander s’il avait été arrêté. Un agent m’a dit que David était porté disparu » poursuit-elle. À ce moment-là elle ne pense à rien, elle n’a pas peur. “Je le cherche juste, anesthésiée.”

Légende : “Đakac RIP” sur un banc du campus de l’université de Banja Luka. Đakacétait le surnom de David. (Photo : Serge Hastom)

Les mois qui suivent sont d’autant plus difficiles qu’à la perte d’un “presque frère” s’ajoutent les tensions naissantes avec la police. “J’étais suivie par des flics, je me sentais épiée”. Cette terreur ne l’a pas quittée. Au début de l’entretien, elle a machinalement déposé son téléphone dans une autre pièce. “On ne sait jamais” dit la jeune fille qui explique avoir changé quatre fois de numéros de téléphone en deux ans. “Les premiers mois, je laissais systématiquement le GPS de mon portable allumé pour qu’on puisse me retrouver”.

À l’une des quatre dreadlocks que David lui a tressées et qu’elle porte encore, son ami a mélangé ses cheveux aux siens. Elle fait sentir la différence de texture. “Les gens lui faisaient souvent des critiques sur ses dreads. Il répondait avec humour, sans se laisser faire. Il avait du caractère.” 

Ozren Perduv, ami de la famille, président du mouvement Pravda za Davida

Le mouvement Pravda za Davida se structure en parti politique. Ozren Perduv, ici devant le palais de la présidence de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, en est le président. (Photo : Serge Hastom)

Nous déposons demain une plainte pour discrimination parce que les membres de Pravda za Davida n’ont pas le droit de se rendre sur la place Krajina et que c’est contraire à la liberté de circuler”. Lorsqu’il évoque l’affaire David Dragičević ce mardi 3 mars 2020, le regard et la voix d’Ozren Perduv se musclent. On croirait presque au portrait d’homme politique ambitieux que certains projettent sur lui. Il faut dire que depuis un peu plus de trois semaines, le trentenaire est à la tête d’un nouveau parti né de l’association Pravda za Davida.

Ça fait deux ans que nous nous battons pour qu’il y ait un jugement. Mais ici la justice est aux mains de la police et des politiques et il ne se passe rien” regrette Ozren Perduv. “On est obligé d’intégrer le système politique pour obtenir un procès. C’est notre seul objectif” poursuit-il.

Ce jour-là, le président de l’association Pravda za Davida vient d’être relaxé pour avoir crié “justice !” à la cathédrale du Christ-Sauveur de Banja Luka. Il est à quelques mètres du monument, sous les fenêtres du palais présidentiel de la République serbe de Bosnie-Herzégovine. Comme tous les soirs, il participe au rassemblement quotidien du mouvement.

Tous les soirs à 18h derrière la cathédrale du Christ Sauveur, une quarantaine de personnes se réunissent en silence pour demander la justice pour David. (Photo : Serge Hastom)

Deux ans après la mort de David Dragičević, ils sont une quarantaine à se rassembler ici chaque jour à 18h. “Pour la plupart d’entre nous, nous ne nous connaissions pas avant l’affaire. C’est David qui nous unit et autour de lui nous formons une grande famille” confie un homme du groupe. Une grande famille doublement orpheline depuis l’exil de Davor, père de David et meneur de la mobilisation, parti vivre en Autriche un an plus tôt.

“Ça fait deux ans que nous nous battons pour qu’il y ait un jugement. Mais ici la justice est aux mains de la police et des politiques.”

Ozren Perduv, ami de la famille

Mes parents étaient amis avec ceux de David Dragičević, Davor et Suzana, explique Ozren Pedruv. Je me sentais le devoir de m’engager pour eux.” Pour les deux ans de la disparition du jeune homme, il voulait organiser un voyage en bus jusqu’à Vienne avec les membres du mouvement Pravda za Davida.

Le géant blond se distingue facilement dans la petite foule de personnes âgées qui l’entoure. Parmi elles Bosa Šipka, la grand-mère maternelle de David Dragičević, serre chaleureusement des mains. “Elle se rend ici tous les soirs” raconte Ozren Perduv. “Pour David et pour son mari de 80 ans qui n’en a plus la force”.

Bosa Šipka, grand-mère maternelle de David Dragičević

Bosa Šipka n’a pas pleuré depuis la mort de son petit-fils David, il y a deux ans. (Photo : Serge Hastom)

Bosa Šipka porte de larges lunettes de soleil noires qui dissimulent un regard pétillant et tendre. Des yeux qui ne laissent plus s’échapper de larmes depuis la mort de son petit-fils, il y a deux ans. “C’est à cause du traumatisme” explique-t-elle. Dans le documentaire Child réalisé par la sarajévienne Elma Kazadić, on devine ces larmes impossibles lorsqu’elle évoque les uštipci, ces beignets dont son petit-fils raffolait.

Depuis sa disparition, elle le voit partout. La veille au soir, elle a demandé à un garçon si elle pouvait toucher ses dreadlocks. “Je lui ai dit qu’il avait les mêmes que David. Il m’a répondu qu’on lui disait souvent ça mais qu’il ne savait pas qui était David” confie-t-elle. 

Pour beaucoup d’habitants de Banja Luka, les mois où des dizaines de milliers de personnes protestaient sur la place Krajina sont loin. “L’affaire Dragičević, c’est terminé” disent plusieurs étudiants pour qui les deux fonctionnaires de police postés tous les jours sur la place principale constituent la dernière trace du scandale judiciaire qui a bouleversé la ville.

La place Krajina (Banja Luka) le 5 octobre 2018. Cette nuit-là, la manifestation avait réuni autour de 40 000 personnes. (Photo : Slobodan Vasković)
La place Krajina le 10 mars 2020. (Photo : Léo Durin)

Les gens craignaient pour leur emploi et pour leur famille alors ils ont arrêté de se mobiliser. Certains ont reçu des menaces”, raconte Bosa Šipka qui refuse de dévoiler des noms. “Ils auraient des problèmes…” Elle préfère évoquer l’élan de solidarité qui a entouré les premiers mois de la mort de David, comme cette fleuriste qui refusait de lui faire payer les fleurs. Évoquer aussi tous les riens qui peuplent la mémoire de son petit-fils perdu : ses attentions, ses cadeaux, la complicité avec sa sœur Teodora, de huit ans sa cadette.

« Aujourd’hui, j’ai seulement envie que ça se termine. Même si la meurtrière était ma propre fille, j’ai besoin qu’on juge les coupables, que l’enquête aboutisse. »

Bosa Šipka, grand-mère maternelle de David Dragičević

Aujourd’hui, j’ai seulement envie que ça se termine. Même si la meurtrière était ma propre fille, j’ai besoin qu’on juge les coupables, que l’enquête aboutisse”, lâche-t-elle. Comme tout le monde en Bosnie-Herzégovine, elle a entendu les rumeurs qui entourent la mort de David. “Il était très doué en informatique. Il aurait trouvé des informations compromettantes sur des personnes importantes de l’État.”

Ces rumeurs sont invérifiables. Aucune des personnes contactées ne possède d’information concrète sur le sujet. Si l’étudiant était effectivement inscrit à un double cursus d’informatique, aucun témoignage ou document n’atteste à ce jour que David Dragičević cherchait à hacker un quelconque site informatique.

Davor Dragičević, père de David Dragičević

Davor Dragičević lutte depuis l’Autriche pour qu’une véritable enquête soit menée en Bosnie-Herzégovine. (Photo : Sofija Grmuša)

Tata lav : papa lion. Aux premiers mots que sa puissante mâchoire articule, le surnom de ce père digne et combatif prend tout son sens. Il a la même fossette que son fils, le même don de fédérer, le même charisme.

Nous étions très complices, on se parlait toute la journée par messages” raconte Davor Dragičević. À lui non plus, David ne s’est pas ouvert de quelconques soucis dans les jours qui ont précédé sa mort. “C’était un garçon tranquille, qui vivait pour la musique. Il n’avait pas d’histoires.”

L’homme de 50 ans vit aujourd’hui à Vienne où il a déposé une demande d’asile. Depuis l’Autriche, il poursuit sa quête de la vérité avec Ifet Feraget, un avocat sarajévien révélé par l’affaire Memić, du nom d’un autre étudiant percuté par une voiture dans la capitale de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et dont la mort n’a jamais été élucidée. La dizaine de morts non élucidées dans le pays ces dernières années est la conséquence “du crime organisé à l’intérieur du système judiciaire” selon l’avocat. “Aujourd’hui nous connaissons le nom des meurtriers de David et nous avons des preuves” affirme Davor Dragičević. “Nous ne réclamons qu’un procès pour tout dévoiler.”

« Aujourd’hui nous connaissons les noms des meurtriers et nous avons des preuves. Nous ne réclamons qu’un procès pour tout dévoiler. »

Davor Dragičević, père de David

La nuit de sa disparition, quelques heures avant qu’une caméra de surveillance n’enregistre ses dernières images dans une rue de Banja Luka, David Dragičević s’est arrêté au Downtown, le bar de son oncle Zoran. Le jeune homme vient d’avoir une altercation verbale avec Nikola Ć, un garçon de son âge. Il aurait alors confié à son oncle : “S’il m’arrive quelque chose, c’est Filip Ć le responsable”. À minuit quinze, il envoie un message similaire à un ami par Instagram.

L’affaire met en cause des personnes au plus haut degré de la police et du gouvernement de la République serbe de Bosnie-Herzégovine qui ont protégé ou commandité le meurtre” affirme Davor Dragičević. Le père refuse pourtant de dévoiler les preuves qu’il dit avoir en sa possession car selon lui, cela pourrait porter préjudice à la réouverture du procès.

Davor Dragičević à la sortie du commissariat de Banja Luka après vingt-quatre heures de détention, le 26 décembre 2018. (Photo : Sofija Grmuša)

Entre autres noms, il liste notamment plusieurs membres de la police de l’entité serbe et du ministère de l’intérieur qui auraient couvert les meurtriers de son fils. Des noms qui feraient trembler jusqu’au procureur général de Banja Luka, Zelimir Lepir. “Lorsqu’on a obtenu la reconnaissance officielle que la mort de David n’était pas accidentelle, j’ai demandé au procureur de relancer une enquête judiciaire. Zelimir Lepir m’a répondu : est-ce que tu veux que le ministre me tue ?” raconte Ifet Feraget, l’avocat de Davor Dragicevic.

Depuis Vienne, le père de David multiplie les démarches avec son avocat pour monter le dossier de sa contre-enquête, dans l’espoir qu’un véritable procès se tienne un jour au niveau du parquet d’État. “Il n’y a plus rien à attendre du parquet régional de Banja Luka” soupire-t-il.

Mais le processus s’annonce complexe, les compétences pour ce genre d’affaires étant réservées aux juridictions régionales. Ces mêmes juridictions qui, deux ans après les faits, n’ont jamais pris la peine d’auditionner les proches les plus intimes du jeune homme.

Ceux-là continuent de se battre pour la justice, comme les autres familles de Bosnie-Herzégovine victimes d’un système judiciaire opaque.

La première tombe de David Dragičević dans le cimetière de son quartier. Son corps repose aujourd’hui à Vienne où son père et sa sœur ont déménagé. (Photo : Serge Hastom)